Diplômé en 2004 de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Damas, il poursuit sa formation à l’université Lyon 2 Lumière en arts du spectacle. Il réside et travaille en France depuis 2007 et développe une forme de théâtre d’expérimentation faite d’œuvres scéniques singulières qui interrogent la mémoire politique, la disparition, la transmission, et les récits fragmentaires produits dans les contextes de répression et d’exil.

Il écrit et met en scène Je ne m’en souviens plus en 2014. La pièce retrace le parcours d’un ancien prisonnier politique en Syrie, devenu musicien exilé en France, il sera invité sur scène pour revisiter sa mémoire en réexaminant la pièce écrite à partir de son témoignage. Le spectacle tourne au Théâtre Tournesol de Beyrouth au Liban puis dans plusieurs lieux et festivals, dont le Théâtre Gorki à Berlin, la Maison d’Europe et d’Orient, l’espace Confluences à Paris, le Toneelhuis d’Anvers, puis à Tunis dans le cadre des Journées Théâtrales de Carthage.
En 2016, Titre Provisoire, une performance qui interroge les vagues successives d’immigration et de déplacements forcés au proche orient en tirant le fil d’une cassette audio retrouvée, qui sera suivie de Sous un ciel bas, créé en 2019 et produit par Les Bancs Publics à Marseille dans le cadre du projet Europe Creative.

Waël Ali porte la réflexion sur l’identité de l’exilé, et invite sur scène Sharif Andoura, comédien français d’origine syrienne, et Nada Mohamad, comédienne syrienne installée en Égypte, comme un aller-retour entre deux cheminements, deux voyages, dans un récit-fleuve éclaté et morcelé. Ces trois projets forment une trilogie sur le théâtre et la guerre, qui tourne en Europe, notamment à Naples, Londres, Marseille, Weimar, Plovdiv, Athènes, Bruxelles, Amsterdam et dans plusieurs théâtres et festivals du monde arabe.

Simple formalité est une mise en scène réalisée en 2020, à la suite d’une invitation du Théâtre an der Ruhr. Le spectacle est joué au théâtre Gorki à Berlin, Kammerspiele à Munich, et au théâtre de Novi sad en Serbie.
Pianola en 2022, est un spectacle conçu sous forme de théâtre-atelier. Une proposition pour interroger les prophéties et les discours prophétiques qui fleurissent en temps de guerre et de désastres, dans l’espace méditerranéen.
Il collabore avec Bissane Al Charif sur de nombreux projets d’installation artistiques et participe également comme dramaturge à la création de sa première mise en scène Dressing Room.

Les projets de Waël Ali se construisent à partir de matières documentaires et de témoignages, qu’il met en tension dans des formes théâtrales épurées, sensibles et profondément ancrées dans l’écoute.
Sa démarche artistique explore la scène comme un dispositif de recherche et d’expérimentation. D’une création à l’autre s’affine et se met en place une méthode de travail propre à son théâtre.