Cookies

En poursuivant vous acceptez l’utilisation des cookies afin de vous proposer des contenus adaptés et réaliser des statistiques.

La Fabrique des yeux secs

  • Lecture
  • Etape de création

Le 06.06.2025 à 18h30Ancienne Consigne Sanitaire du Vieux-Port, Marseille

Laurie Bellanca et Camille Louis

En Pratique

  • Ancienne Consigne Sanitaire du Vieux-Port, Marseille

Durée : 1h15

Texte: Camille Louis
Partition lecture  : Camille Louis et Laurie Bellanca
Voix : Laurie Bellanca
Création et dispositif sonore: Benjamin Chaval et Bertrand Wolff

Coproductions et soutiens : La Vignette-scène conventionnée de Montpellier, La Bellone Bruxelles, Buda kunstencentrum, Les Rencontres à l’échelle de Marseille, les 3 bis F d’Aix en Provence, kom.post, Métropole de Montpellier, Drac et Région Occitanie (en cours).

Présentation

DR

La Fabrique des yeux secs est une forme de théâtre sonore, portée par une voix, celle de Laurie Bellanca, mais peuplé de fantômes persistants qui portent tout autant les traces de ce qu’on ne voit pas que les signes de ce que l’on pourrait commencer à regarder autrement. Il s’agit d’une création d’un genre particulier, tramée à la croisée de l’écriture philosophique, celle de Camille Louis, de l’inquiétude politique et de la mise en voix qui en appelle d’autres. Autrement dit, c’est l’initiation d’une conversation…

Telle une enquête menée dans les trous des archives médicales, des sciences sociales et des traités géopolitiques, le texte éponyme de Camille Louis propose une généalogie alternative de ce paradoxe de notre temps, d’un temps dans lequel on peut absolument tout voir sans pour autant ne plus savoir rien regarder. Regarder au sens de prêter une attention à l’altérité, la considérer et surtout la reconnaitre comme composante de nos vitalités plus que comme menace dont il faut se protéger. Enfermées dans le mythe sécuritaire qui prétend, pour protéger, frontiériser les pays et immuniser leurs habitant.e.s, nous sommes toutes et tous devenus malades. Les maladies auto-immunes - dont celles dites des yeux secs - qui marquent le retournement du sujet contre lui-même sont devenues non pas l’exception à la santé collective mais le commun de nos sociétés hyper-individualisées épuisées. Plus que de chercher à s’en sortir, à se guérir de manière isolée en suivant les nouvelles thérapies de soi ou en consommant les produits de l’industrie pharmaceutique qui ne font en réalité qu’épaissir le terrain propice à ces maladies du « trop plein de soi », comment peut-on s’y installer afin d’en extraire les méthodes et matières de nouvelles formes de soin partagées ? Au lieu de prétendre une nouvelle fois « visibiliser » la situation pour, tout à la fois, « guérir les gens » trop ignorants et sauver de la disparition les dites minorités que, nommant ainsi, on a déjà rapetissées, comment peut-on se placer les un.e.s à côté des autres pour façonner d’autres terrains de rencontres, d’actions et d’espérances dont notre temps a plus que jamais besoin ?

Ce sont les questions que viennent ouvrir la rencontre entre le texte de Camille Louis et l’écriture par la lecture et le son de Laurie Bellanca faisant remonter les strates multiples, au croisement de l’histoire médicale et géopolitique, constitutives à la fois de cette généalogie et de l’inscription de futurs désirables qui s’y dessinent en arrière fond.