Sara Selma Dolorès
Sara Selma Dolorès est une performeuse bruxelloise.
Son premier spectacle Boudin & Chansons renoue sans le savoir avec une tradition oubliée, le comique troupier, sorte de sous-genre du music-hall dont la chanson humoristique à sketch fut le parangon. Bien sûr, elle ne chante pas le quotidien du soldat, mais à sa manière, elle porte une autre sorte d’uniforme, celui des mauvaises femmes, des putes ou des salopes -bas résille, bouches sanglantes, talons aiguisés. Braillantes comme une poissonnière, parlant de son clito, réglant ses comptes avec la gent masculine, Boudin & Chansons (2011) est du pur jus de #balancetonporc avant l’heure, de la parole libérée comme dirait le groupe des scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon.
Après ça, s’en suit toute une série de spectacle dont les sujets tournent principalement autour de la bouffe, de la picole et de l’amour (Les Ogres, Finis ton assiette !, Soûlographie avec le philosophe Laurent de Sutter) et la dragquouinerie avec les Nuits Bas Nylon (Jean-Biche) et autres Cabaret Dégenré (Gurshad Shaheman). Cette saison, avec Kimi Amen, elles fomentent une Consoeurie de Connasses de Gillette de Binche pour énerver les Carnavals Phallocrates. La petite Sara Selma Dolorès est donc née le jour de l’élection de François Mitterrand, est amoureuse de Guillaume Dustan même s’il est déjà trop mort et ne cultive pas encore la manie anglo-saxonne de nommer ces quarter, midles life crisis, son empty nest syndrom, son terrible two, son F.O.M.O.S, ses TDI, ses TOCS, ses TAG et ses tics. Qui parle et qui agit ? C’est toujours une multiplicité, des microbiotes de ses intestins en passant par les virus qu’elle transmet à son insu. Foucault le dirait ainsi “nous sommes toujours des groupuscules“. Et bien… Tout pareil.