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Mon ami n'est pas d'ici - صديقي ليس من هنا

Exposition

Exposition Photo à la Friche la Belle de Mai du 12 NOV. 2021 au 13 FÉV. 2022.
Commissariat Bruno Boudjelal
Photographes :

  • Salih Basheer
  • Hana Gamal
  • Nada Harib
  • Lola Khalfa
  • Seif Kousmate
  • Sinawi Médine
  • Malik Nejmi
  • Abdo Shanan

Exposition produite par l’IMA-Tourcoing dans le cadre de la Saison Africa2020, en partenariat avec l’Institut pour la photographie

Voir et montrer

Bruno Boudjelal, commissaire de l’exposition, a coutume de voir mêlés sans relâche l’Histoire et sa propre histoire. Ici, alors qu’il est freiné par la pandémie et préoccupé par son père qui perd la tête avant de perdre la vie, il construit « mon ami n’est pas d’ici ».

Qui perd la tête ? qui la retrouve ? Huit photographes, toutes et tous originaires d’Afrique du nord, tentent de répondre à cette question sur leur propre terrain, l’endroit où l’Afrique, de Gibraltar au Sinaï, bute sur la Méditerranée. Le champ de leurs photographies : les migrations intra-africaines.

Permanence, stupéfiante, de l’esclavage en Mauritanie (Seif Kousmate, Casablanca). Le meurtre d’un étudiant subsaharien à l’université d’Annaba (Lola Khalfa, Annaba). Sédentarisation de migrants congolais autour prêcheurs évangélistes de RDC (Malik Nejmi, Rabat). Métissage, identité et déconstruction (Abdo Shanan, Alger). Invisibilité des migrants subsahariens en Lybie (Nada Harib, Tripoli). Soudanais au Caire, entre portrait et autoportrait (Salih Basheer, Le Caire). Oubli, deuil et rage de l’attente de femmes soudanaises abandonnées en Egypte (Hana Gamal, Le Caire). Erythréens piégés par l’enfer du Sinaï (Sinawi Medine, Le Caire).
Partir, rester, le plus souvent, ou s’en retourner ;­ les innomés et les invisibles prennent corps et esprit dans ces travaux portés par une conscience aigüe de l’époque contemporaine, où chacune et chacun garde intacte un paysage intérieur et une position revendiquée au monde. Un monde en équilibre entre celui qui regarde et celui qui est vu, à part égale, c’est si rare, si justement politique.
La politique n’est pas là une surexposition de l’instant présent, ni même l’éternité prêtée au présent de la photographie. C’est l’appartenance à l’Histoire, des auteurs et de leurs modèles, que les uns et les autres en soient ici remerciés.

Thomas Doubliez